J’avais commencé à rédiger cet article en… avril 2010, mais ayant abandonné mon blog, il n’avait finalement jamais été publié. Je sais qu’il ne fera pas plaisir à certains, tant pis. En politique communale, j’en suis de plus en plus convaincu, le bon sens, les bonnes relations entre les partenaires tout aussi importantes que la convergence des programmes. Trop souvent, les intérêts de la population locale sont mis de côté face aux exigences d’obscurs accords régionaux ou fédéraux.
Dans un communiqué de presse récent de l’USC fléronnaise, on pouvait lire: L’Union Socialiste Communale (USC) de Fléron dénonce cette motion qui est « le résultat d’un jeu politique malsain s’attaquant à des personnes plutôt qu’à des idées ».
Le parti socialiste fléronnais, en octobre 2006, a augmenté son score de 2000, passant de 9 à 12 conseillers. Il avait clairement «gagné» les élections, mais il ne représentait malgré tout qu’un peu plus de 42% des électeurs fléronnais: il lui fallait donc, à contre-coeur sans doute, trouver un allié. Ecolo Fléron avait fait preuve, tout au long de la législature 2000-2006, d’une opposition constructive, attitude appréciée de tous.
De vastes pans des programmes PS et Ecolo convergeant fortement, il était normal qu’Ecolo Fléron réponde positivement à la demande du PS d’entamer des négociations, d’autant qu’avec 14 sièges sur 25 une telle majorité était plus «confortable» qu’une majorité Ecolo-IC (13 sièges). Négociations qui aboutirent rapidement — trop rapidement sans doute — puisqu’un accord était signé 8 jours à peine après les élections.
Le PS fléronnais considère le retournement de majorité qui vient de se produire ce 22 avril 2010 comme un «jeu politique malsain». Evidemment il eut été fort étonnant que le PS reconnaisse ses erreurs, mais il n’y a eu aucune «malice» dans le chef d’Ecolo Fléron. Le PS a récolté ce qu’il a semé. Les élus Ecolo, à bout de nerfs après 3 ans de tensions et des mois de tentatives de négociations, on utilisé une disposition légale qui, dans la vie de monsieur tout-le-monde s’appelle le divorce.
Même si effectivement les «idées» Ecolo et PS sont fort proches — avec quand même pas mal de nuances — la manière dont les élus Ecolo ont été considérés par certains membres PS du Collège était tout simplement insupportable et mettre en musique ces idées était devenu impossible. Le PS n’a jamais vu Ecolo comme un partenaire mais comme un boulet qu’il faudrait «se farcir» pendant 6 ans. Le loup n’a pas eu de besoin de venir dans la bergerie: la bergerie est venue à lui. Et quand un agneau dort avec un loup, il connait des nuits difficiles et pleines d’angoisse…
En politique, c’est, hélas, la loi de la jungle, la loi du plus fort. Fléron n’échappe pas à la règle. Les chefs de file actuels du PS fléronnais incarnent particulièrement bien ce qu’il y a de plus courant dans ce milieu: le goût du pouvoir, mot auquel il faut ajouter «absolu». Travailler en équipe, partager les responsabilités semble être impossible chez certains élus PS, de même que se remettre en question et accepter que l’autre soit différent.
Le PS fléronnais a voulu faire croire aux élus Ecolo qu’ils étaient des incapables. Maintenant ils veulent le faire croire aux électeurs. En réalité le PS ne supporte pas que l’on puisse travailler différemment. Certes, les élus Ecolo, tout comme deux «nouvelles» élues PS, ont dû faire leur apprentissage mais ils ne se sont pas montrés de moins bons gestionnaires. N’oublions pas que ceux qui font «tourner» la commune, ce sont les employés communaux… Et les moyens d’action des Collèges communaux sont bien moins nombreux que le public l’imagine.
N’oublions pas non plus que le PS fléronnais a déjà épuisé deux majorités avant qu’Ecolo ne dise aussi «STOP»: le MR-AF, avec lequel il commença en 2000 et l’improbable “cohabitation” avec les IC en fin de législature. Le PS de Fléron est-il capable de travailler autrement qu’en chef absolu?
Romsée, le 31.08.2014