Toute la nuit, un très léger ronronnement, hors du bateau: c’est le générateur externe qui fournit l’électricité au bateau quand il est à quai. Pendant 13 ans (le yacht avait été rénové en 2000), les moteurs du bateau avaient fait le même travail et ils le font toujours, en déplacement. Mais leur grand âge génère un bruit et des vibrations qui incommodaient les passagers. La compagnie a donc loué un générateur mobile, comme on en voit sur certains concerts rock en plein air. Il nous suivra par la route à chaque étape sauf une.
Mais malgré ce bruit, nous avons fait une excellente nuit ! Couché tôt mais levé tôt. A 6 heures 45, douche dans la mini salle de bain, à peine plus grande que celle du ferry, mais mieux agencée et plus propre… Nous sommes prêts pour le petit-déjeuner.
On reprend nos habitudes: coupe de fruits coupés (pamplemousse, ananas, bananes), saucisse, pain de pommes de terre (scone), bacon grillé. Ma moitié varie parfois en y ajoutant un oeuf poché ou une omelette. Nous ne sommes que 45 passagers, mais dans le petit restaurant, cela fait du bruit… moins certes que le soir, quand tout le monde arrive à la même heure, mais ce n’est pas très « intime ». Ici, à l’inverse du Crystal Symphony, on ne peut pas prendre le petit-déjeuner en cabine.
Le car qui doit nous emmener en excursion à Culloden est déjà arrivés. Chacun descend, en prenant soin d’indiquer sur le tableau de bord des présents qu’il a quitté le bateau: indispensable pour n’oublier personne. Culloden, c ‘est le site d’une célèbre (enfin pour les anglais) bataille de l’époque où anglais et écossais se disputaient le trône – un style de Waterloo. Il ne s’agissait pas d’un simple champ à visiter — heureusement, mais un musée avec une scénographie très recherchée. Il a atteint son objectif puisque j’ai compris ce qui s’était passé en 1746… En prime, en attendant le départ du car, nous avons pu approcher de magnifiques spécimens de ces vaches écossaises que l’on dirait être issues d’un croisement entre une vache et un mouton…
Sur le chemin du retour à Inverness, visite du camp mégalithique de Clava Cairns, des assemblages de pierres remontant à 3000 ans avant J.C. probablement destinés à la vénération des ancêtres et du soleil. Intéressant. Bref une matinée bien occupée et enrichissante, avec un temps partiellement couvert mais qui devenait de plus en plus pluvieux.
En fait, ces deux sites, nous les avions vus en 2008 lors de l’escale écossaise de notre croisière des Vikings, mais sans les visiter.
Pendant notre excursion, le bateau s’était déplacé du point d’embarquement à l’endroit où il aurait dû se trouver la veille, c’est à dire au sommet de la série de 4 écluses qui termine le canal calédonien et permet aux bateau d’aller vers la mer du Nord. La croisière va réellement commencer.
A peine remontés à bord, nous sommes invités à prendre place au restaurant. Je vais encore prendre des kilos, moi, avec ces deux repas chauds par jour… Nous prenons place à une table de 6 avec nos compagnons du diner de mardi et une autre couple fort sympathique. Chaque fois on est surpris de voir des belges venir jusqu’ici…
Le Lord of The Glens s’est mis en route et le paysage défile à l’allure respectable de 5 km/h… Assez perturbant de voir les maisons en contrebas: le canal dépasse souvent le niveau des toits des maisons et celui de la rivière Ness qui le longe.
Petite sieste bien nécessaire après ce repas et surtout les marches du matin, dans le vent des plaines de Culloden. C’est depuis la fenêtre de notre cabine que nous assistons à notre premier passage d’écluse, qui doit nous mener au niveau du Loch Ness. Mais nous allons bientôt rejoindre nos compagnons de voyage sur le pont supérieur pour assister à ce magnifique spectacle de l’entrée dans le Loch Ness. Grandiose.
Une heure plus tard, nous arrivons en vue du château d’Urquart, que nous avions visité en 2008. Peu de gens peuvent le voir ainsi à partir du milieu du Loch. Le temps est malheureusement couvert.
Nous redescendons dans la cabine: je veux transférer mes photos sur le MacBook. Mais je n’en peux plus de cette chaleur dans la cabine. L’air-co ne fonctionne pas; nous demandons un ventilateur. Il nous apportera un peu de fraicheur. La stewardess ne nous répond pas quand je demande pourquoi il n’est pas possible d’avoir d’air frais; elle reconnait qu’il fait chaud. Je pense qu’ils ont un problème d’air-co et qu’ils ne veulent pas le reconnaitre… Heureusement, le ventilo fait son effet…
Nous arrivons à Fort-Augustus. Avant de pouvoir accoster, il faut de nouveau passer 4 écluses en enfilade. Une bonne quarantaine de minutes. Cela se fera en moins de temps quand nous devrons redescendre au niveau de la mer. Jusqu’ici toutes les écluses se prennent en montée, nous élevant chaque fois de 2,5 mètres environ.
Juste après la dernière écluse, nous apercevons le générateur électrique qui nous accompagnera toute la nuit de son vrombissement, mais léger puisque hors du bateau. Ce sont les villageois qui seront ennuyés…
Le bateau est sécurisé et nous pouvons descendre et nous promener le long du canal et dans le village. J’en profite pour retirer une centaine de livres sterling. Fort-Augustus est un petit village campagnard, mais j’ai quand même trouvé un distributeur de billets. Et, surprise, ce sont des livres écossaises: même valeur, mais plus beau. J’en ferai une photo avant de les utiliser.
Le soleil a repointé son nez. Il fait encore fort clair: normal, nous sommes bien plus au nord qu’à Romsée. Nous sommes en fait à peu près au niveau d’Oslo, je pense. Je vérifierai.
Les nuages s’en vont et reviennent, mais c’est encore plus beau qu’un ciel bleu uni. Le repas est annoncé. Nous serons à table avec un couple du Yorkshire, deux personnes entre 80 et 85 ans qui n’ont plus l’esprit trop vif et sont quelque peu sourds… Ce dont nous nous amuserons, quand ils sont seront partis, avec l’autre couple présent à notre table, des écossais de Glasgow. Mais j’ai bien aimé la remarque du vieil homme qui ressemblait fort à un vieil acteur américain disparu en 1946, W.C. Fields: « Hé, mais son anglais est parfait », dit-il en me montrant et s’adressant à maman…
Le repas est bon, mais sans être exceptionnel. Ce soir, petit couac: le plat apporté n’est pas celui choisi par maman: elle devra un peu attendre. Par contre le dessert est excellent…
Retour dans la cabine. Maman aurait bien aimé prendre un Whisky, mais le lit m’appelle. Je regarde un peu la BBC, mais il n’y a à cette heure que des jeux. Maman lira encore un peu mais moi je plonge dans les draps. Je voudrais pourtant terminer mes notes: je suis en retard et bientôt j’oublierai ce que nous avons fait pendant cette journée…