Le Tea Time avait toujours eu pour moi une connotation purement “British”. Les américains de Crystal organisent cela de main de ma√Ætre et l’ambiance “cosy” du Palm Court rend ce moment de détente encore plus agréable.
Je déguste un tea-time sandwich, un mini-triangle de pain fourré de dinde avant de passer à une p√¢tisserie dont les anglo-saxons ont le secret. Aujourd’hui j’ai choisi un thé Earl Grey. Tous les thés ici viennent de chez Mighty Leaves Teas.
Assis, à l’extrémité avant du Palm Court. L’océan est splendide. Un soleil magnifique, une mer d’un calme qui tranche avec la houle que nous avons connue après Reykjavik. Sur babord, au loin, un iceberg. On n’en voit plus beaucoup depuis ce midi. Sur tribord, la c√¥te du Groeland, dans la brume. Rien à voir avec les falaises de Douvres ou collines désolées des Féroé. Ici ce sont des montagnes et des pics découpés. Pour peu on se croirait sur un lac des Alpes.
Je fais une brève connexion et lis mon courrier électronique. Le chargement est toujours aussi lent. Pas question de surfer pour lire le journal. Mais, c’est franchement génial de pouvoir rester en contact, surtout avec les enfants, pour prendre des nouvelles de mes beaux-parents.
Je révise mes articles précédents, toujours pas envoyés. Je me rends compte que j’ai des difficultés à compléter ceux que je n’avais pas terminé: les jours passent si vite et tant d’images s’impriment dans ma mémoire que j’ai un peu le “vertige du voyage”, une impression que j’ai déjà vécue lors de mon voyage au Pérou, en 1998.
Nous voyageons “pour nous”, mais aussi pour nos enfants. Ce bonheur que nous vivons, nous avons envie de le partager avec eux, de leur laisser des traces, pour les petits-enfants. Nous n’avons pas de ch√¢teau à léguer aux futures générations o√π le passé serait marqué dans la pierre et ces souvenirs sont notre seule richesse.
Je dois mettre fin à la bronzette car, derrière les vitres, le soleil est trop fort. Je prends un peu de recul. Michèle vient de me rejoindre. Elle commence la lecture du 4ème livre emprunté à la bibliothèque du Symphony, James Herriot, All Creatures Great and Small, une brique de 800 pages. Le film, un classique hollywoodien avec Gary Grant, ne lui laissera pas un souvenir impérissable par contre…
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Crystal Symphony, en mer,
quelque part entre Prins et Nuuk,
le 9 septembre 2008, 16:00,
jour 8 de la croisière.